La première constitue une introduction fournissant les bases de la comptabilité et de l'analyse financière et présentant également les marchés financiers ``vus par une entreprise''. La seconde, plus avancée, est consacrée à l'analyse crédit. Il s'agit ici de l'estimation, par une banque, des risques que l'octroi d'un crédit à une entreprise peut engendrer.

Principes et techniques de la finance d'entreprise

La finance d'entreprise,  ou corporate finance, étudie les décisions d'ordre financier prises par les entreprises ainsi que les méthodes d'analyse et les outils utilisés pour aboutir à ces décisions. L'objectif principal d'un gérant financier est d'augmenter la valeur d'entreprise tout en maîtrisant les risques financiers. Ce but peut être atteint en optimisant la rentabilité des apports de capitaux sous contraintes de solvabilité et de liquidité.

Finance d'entreprise et finance de marché, loin d'être opposées,  sont en fait étroitement liées. De la stratégie de levée de capitaux à l'étude du bilan (structure du capital) en passant par l'analyse des éléments de rentabilité (compte de résultat, Excédent Brut d'Exploitation, gestion des risques), les problématiques de Corporate Finance se trouvent au  cœur des principales innovations touchant la finance de marché. 

Réciproquement, les marchés financiers en évolution perpétuelle, en grande partie, en raison des exigences de rendement de ses acteurs (fonds institutionnels, société de gestion, hedge funds, etc.) exercent une pression - dont peuvent difficilement s'affranchir les entreprises - qui les place au cœur de nombre de stratégies de développement industriel.

La formation "Techniques de la finance d'entreprise", présentée par Mounis Hassim, a l'avantage de s'inscrire dans cette logique de continuité entre la finance d'entreprise et la finance de marché. De la présentation des grands indicateurs d'analyse financière aux concepts clés de finance de marché, de l'étude de l'OPA de Mittal Steel sur Arcelor à la notion de ``comptabilité créative'', illustrée par le cas pratique de la faillite du groupe Enron, en passant par les innovations financières (utilisation des produits dérivés, opérations de titrisation, etc.), ce module a pour objectif de présenter les principaux concepts financiers d'aujourd'hui, avec, en filigrane, la volonté d'exercer le sens critique des stagiaires.

Analyse du risque de crédit et l'approche RAROC

La décision d'octroi de crédit, prise par une banque, s'appuie sur une estimation de rentabilité de l'opération et sur une analyse du risque que celle-ci engendre pour la banque. Ce dernier dépend de la qualité de l'emprunteur, dont on peut juger par l'analyse de ses états financiers et de son activité économique. Mais le risque supplémentaire pris par la banque effectuant une nouvelle opération de crédit, dépend également de la structure préalable de son portefeuille d'actifs. Le capital bancaire étant une mesure des pertes extrêmes non-anticipés ("unexpected loss'') que les opérations de la banque peuvent engendrer, il est naturel de mesurer le montant des fonds propres, nécessaires pour couvrir ces pertes extrêmes (à un seuil de confiance élevé) potentiellement associées au crédit en question.

L'approche RAROC appliquée à l'analyse du risque de crédit est fondée sur la comparaison de l'espérance de la marge nette avec les fonds propres supplémentaire, qui seront nécessaires une fois le crédit accordé. Intuitivement proche de la notion de Return On Equity, l'indicateur principal dans l'approche RAROC est le ratio représentant le retour sur fonds propres économiques. Le montant de ces derniers doit être déterminé en tenant compte de la réglementation en matière d'exigences en fonds propres (Bâle II).

L'objet de notre nouvelle formation  "Analyse du risque de crédit et l'approche RAROC'', assurée par Abdelkader Bousabaa, est de présenter l'analyse du risque de crédit ainsi que les techniques permettant d'être remplir les exigences de la nouvelle réglementation Bâle II. Dans un premier temps, nous détaillerons la notion de risque en gestion des risques et rattacherons cette notion à la réglementation BâleII. Nous étudierons ensuite une technique avancée de traitement des dossiers de crédit, fondée sur l'approche RAROC. Nous en profiterons pour construire un modèle puissant de traitement des dossiers de crédit qui complètera les approches comptables basées sur les liasses fiscales. Enfin, nous analyserons les impacts de ces techniques de gestion sur le processus d'octroi de crédits aux entreprises.